samedi 30 janvier 2010

L'Autre Dimension


Il y a quelque temps que je voulais vous présenter Pierre, pour "Un homme, un style". C'était sans compter sur les aléas de la vie. Quand je lui ai demandé de pouvoir utiliser une de ses photos, il m'a dit "mais viens à l'atelier"...


J'ai toujours aimé les ateliers d'artiste. Les objets banals deviennent vivants, chaque pinceau, chaque goutte de peinture, un fusain, des pigments et un monde s'offre à nous...

Mur de sa terrasse, tapissé de pages de mags féminins

Probablement que je pourrais chanter j'aurais voulu être un artiste. Je n'en suis pas une. Mais ça ne m'empêche pas d'être bousculée par ce qui se passe, en regardant une oeuvre. Plus encore hier, dans l'intimité de son atelier que, généreusement, il ouvre à tous. Etre dans ce lieu, échanger, écouter, regarder, imaginer m'a replongée devant l'utilité de l'art. Des souffrances, des exutoires, de la beauté, de l'abstrait, du sens caché.


Et Pierre pris d'une logorrhée due à une nuit d'ivresse, raconte, s'insurge, se questionne... J'écoute, je photographie, je furète, je découvre et je comprends que vivre en surface serait être emmurée vivante.




Nous nous quittons devant un paysage immaculé et sublime. L'art et les artistes, les excès, nous ouvre à une autre dimension. La vie a une signification...
En cliquant ici, vous pourrez découvrir un peu plus Pierre Zufferey, artiste valaisan.

jeudi 28 janvier 2010

Une solution pour les réfractaires



Mais... pourquoi cette photo ?

J'ai essayé par tous les moyens de maîtriser mes récalcitrants, gros derrière et ses copains, les jambons. J'ai susurré des mots doux, tenté de les amadouer "ça va aller les loulous, elle sont pas méchantes les vendeuses. Du 40 c'est pas la mer à boire". Non mais le comble ! Je m'en accommode, la rébellion ne viendrait pas d'eux, tout de même.

Premier essai...

- Ça taille petit, madame... (ça démarrait super mal)

- Je vais essayer quand même.


Je passe outre la séance de torture, pour arriver à la conclusion que oui, c'était trop petit. Dans ce cas-là, tu biaises, tu inventes une excuse (la coupe, la couleur, les poches, la matière...) le but étant de sortir de la cabine d'essayage, digne. Toujours !


Mais que fais-je ?
C'était sans compter sur le zèle de la vendeuse, qui glisse un oeil dans la cabine

-Juliiiie, t'aurais pas du 42 pour la dame ? En mode beuglante pour bien faire profiter les 8 personnes présentes!!!


Ah !....
Je ne sais pas pourquoi, mais sans un mot, avec mon regard rouge fluo, elle s'est écartée, l'affreuse...

Téméraire, quelques jours plus tard, c'est harnachée d'une amie souffrant du même problème anatomique que je retente l'expérience. Les vendeuses sont sympas (traduisez, pas collantes, pas pouffes...). Mais quand ce ne sont pas les employées...

- chériiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, tu me prendrais du 34, je NÂÂÂGE dans le 36.... Bien entendu en meuglant, des fois que son mari, à 15 centimètres, serait sourd comme un pot.

On s'est regardées, ma copine et moi, limite on avait envie de se donner la main, la tête basse et de fuir en courant. On a pensé à la fondue engloutie la veille, on avait envie de pleurer, mais on a éclaté de rire...

Depuis, j'ai trouvé une solution pour ménager mes oreilles, mon égo, contenir la rage et parfois la gêne.



Personne pour braire dans mes oreilles avec un regard de pitié. Une histoire intime entre mes rebelles et moi.

mardi 26 janvier 2010

Jeux d'écritures


Point de modasserie aujourd'hui ! Pour la première fois, je me lance dans les jeux d'écritures, initiés par Madame Kévin. Le point de départ est une photo (cette fois l'image a été choisie par Lizly) puis, celui qui veut, s'amuse avec ses mots. L'ensemble des textes est publié sur le blog à mille mains. Allez, je me jette à l'eau...


Je savais que je devais écouter mon intuition et ne pas accepter ce rendez-vous. Sous des airs de "boire un café", le règlement de comptes, tapi, n'attendrait qu'une occasion pour nous sauter à la gorge.

- Salut, ça va ?

-Bien et toi ?

On s'embrasse du bout des lèvres, commandons, la nuque raidie. On tourne nos tasses, tripotons nos sacs respectifs.

- Et alors ? Qu'est-ce que tu deviens ?

Essayer de survoler ces quelques mois sans l'autre est un leurre de romantique essoufflé. Il manque l'entrain, la fébrilité des retrouvailles. Les sourires sont figés, les regards s'évitent, les bouches sont pincées. L'illusion ne prend pas.

On sait l'une et l'autre que les non-dits seront tus, que l'essentiel sera enfoui.

On se quitte sans promesse.

Je me retourne, regarde la troisième chaise, l'assise de notre histoire défunte...

Une amitié éteinte c'est un goût amer au fond de la gorge. L'étrange face à face entre des heures de partage, de chagrins consolés, d'écoute patiente, de bonheurs éparpillés et les chemins divergents, les jugements, les rancoeurs.

Une pénible déglutition qui, le moment venu, laisse enfin le passé là où il doit être : derrière nous.

samedi 23 janvier 2010

REFERENCE

Je n'ai jamais caché mon admiration pour les frères Freitag (ici & ici). Leurs créations ne correspondent peut-être pas aux "it-bags" des fashionistas. Ce sont des designers et il représentent l'une des idées que je me fais de leur art. La citation d'Ettore Sottsass est plus éloquente que mes mots...

"le design ne signifie pas donner une forme à un produit plus ou moins stupide, pour une industrie plus ou moins sophistiquée. Il est une façon de concevoir la vie, la politique, l'érotisme, la nourriture et même le design."


Le 10 janvier dernier, Freitag lançait au "10 Corso Como" à Milan , une édition limitée de 34 sacs numérotés. Cette opération est un avant-goût de leur nouvelle ligne, REFERENCE, très proche des pièces argentées mises en images sur ce billet. 14 nouveaux sacs seront commercialisés et accessibles par tout un chacun, dès septembre.

Ils m'inspirent et, j'ai l'impression qu'ils toucheront les modeuses... Qu'en dites-vous ?

Crédit photos Daniele Mari


p.s. Comme dirait mon amie Anaïk, "la culpabilité est mon fond de commerce..." Je précise que ce billet n'est aucunement sponsorisé. Je crois encore au partage d'informations et aux coups de coeur.

jeudi 21 janvier 2010

Les fantômes


Le blanc fantomatique ressorti de mes malles estivales, concrètement et abstraitement.

En attente d'une opération de l'appendicite de l'un de mes fils. J'ai songé à la mienne, 29 ans plus tôt.



Les temps qui file, le relais à tendre affectueusement aux plus jeunes, la différence des époques.

Sans rapport évident et parce que c'est dans l'air, l'époque Gainsbourg que les plus de 30 ans ont vécue...la liberté, l'audace, le risque, l'osé, les éclats ...



Aujourd'hui, le contrôle, le fliquage, le politiquement correct, mais aussi le dialogue, l'ouverture, le partage avec ses parents.

Je ne vais pas jouer aux récalcitrants du moment présent, qui trouvent "qu'avant" c'était tellement mieux...



C'était "autre", chaque époque a les défauts de ses qualités. Vivre avec elle, maintenant.



Nostalgie tout de même du temps qui s'égraine. Ce qui est révolu n'est plus, mais a façonné ce que nous sommes aujourd'hui. Il nous habite tel un fantôme apprivoisé.

Ni regrets, ni remords mais la mélancolie a le droit, subrepticement de refaire surface.

Parce que je suis une mini bm ! Perfecto soldé Zara - Robe en lin Benetton - Pull en lin Majestic - Collants bleu Golden Lady - Bottes Somewhere - Colliers H & M

Edit de 21 h 50 - J'aimerais partager avec vous le travail de photographies de l'une de mes fidèles lectrices, Spiruline, une Suissesse. Sur le blog de Laurence, l'une propose une photographie personnelle à sa comparse qui y répond. Tout en poésie et en subtilité, ces conversation imagées. Ne dites pas battle, elles ne se bagarrent pas l'une contre l'autre ! Bravo les filles. Merci Spiruline. Longue vie à votre duo.

mercredi 20 janvier 2010

Chaussure à son pied




Je pérore souvent, debout, sur un tas de fumier. Avec pour public, des poules, fort habituées à mes diatribes et qui scandent intérieurement ce proverbe "telle la girouette, elle ira où le vent l'emportera"....



Dans mes affirmations, certaines ont la dent dure (le comble pour une poule, non ?). Le talon aiguille est un appel au sexe, du bovarisme contemporain. Que les p'tits bouts de femmes d'1m60 en usent, c'est tout à leur honneur. Mais le mètre 70 bien dépassé, la démarche est moins altière (vous avez remarqué que les petites sont très droites, presque cambrées), souvent peu assurée, l'équilibre fragile. Que je disais avant de croiser ces bombasses !



Des chaussons cloutés. élégants. c'est un cadeau POUR nos 12 ans de mariage ce samedi (d'où la subtilité du titre en raccord avec des noces de soie).



Une autre de mes idées préconçues est : " JAMAIS, je n'achèterai de chaussures chez Zara. Bien, bien trop cher pour ce que c'est." Et c'est bien connu le bon marché... Grande adepte de la ballerine, et uniquement Repetto, voilà la soeur de la précédente. Plus pratique (bouh! le vilain mot modeux) et à 14 euros ! Fallait être folle pour ne pas tenter le coup.

Pour clore le chapitre de mes grandes théories, une dernière pour la route : "les souliers on les essaie, et c'est tout!". Que voulez-vous, une âme charitable a eu pitié de ma recherche de cavalières Somewhere et me les a offertes.



Croyez-moi elles me siéent aussi bien que si je les avais longuement dégustées en boutique.

Vous pourriez dire que question couleur je suis cohérente !

En fait je cherchais du "cognac"...

lundi 18 janvier 2010

Les improbables


Choisir, choisir... Voilà le verbe dont j'abreuve (je saoule) mes fils. Ne pas être spectateur, mais acteur, réalisateur ou scénariste de sa propre vie. Sauf que oui, quel est le rapport avec les fringues ?


Comment un après-midi solitaire peut se métamorphoser en chemin philosophique ? Je vous raconte en vitesse. Mon mari, cet astre (Alix girod de l'Ain sort de mon corps sinon Béné va me planter une Tribute dans le crâne) pense que j'ai encore du 38... Ce saint ! Je me résous (tu parles, je n'attendais qu'un prétexte) à filer dans l'antre des bourges, le Bon Génie (le BM suisse). Chez eux, les soldes n'existent pas. Ou alors sur des saisons si (dé)passées, qu'Alice Sapritch n'aurait pas reniées. Sous mon regard courroucé, la vendeuse me tend le passe-droit de la shoppeuse (des sous, quoi!).

Loafer Michaël Strass

Mon sentier de vie ne faisait que commencer : embarquer, séance tenante les "loafer Michael" de Repetto qui me donnent trop envie de moonwalker ou deux-trois chiffons Sandro à 50%... Un p'tit coup d'oeil chez mon copain hispanique a renversé la vapeur.



Le vichy indémodable, Brigitte Bardot, St-Trop tout ça et le carreau-bûcheron (ou bucheron en nouvelle orthographe) indétrônable depuis trop de saisons...Même en rêve vous n'auriez osé, et bien notre ami espagnol, dans sa dernière collection, mixe vichy ET carreaux...


Sur la voie de l'improbable, il y a une couleur, chère à mon coeur. Souvenir des années septante : le vert. Mais un vert précis. Ni bouteille, ni sapin, ni pistache. Grâce à Balibulle et son lien Pourpre.com, celui qui me fait de l'oeil est le vert avocat ! C'est dire si je l'affectionne, en début de saison j'ai failli embarquer un poncho en laine, genre petite cape très 2005/2006, juste pour sa teinte !


De portant en portant, je suis inassouvie d'importables, de trop vus. Du léo... on en peut plus. Je voudrais de la girafe mais elle tarde à pénétrer le territoire urbain, la bougresse. Du léo rouge, plus rock qui s'acoquine au tartan qu'on bouffe depuis je ne sais combien de saisons.



La prochaine fois, je vous raconterai comment je me suis vautrée dans la luxure. Toujours chez l'ibérique !

vendredi 15 janvier 2010

Casser du sucre


@Accro de la mode

La blogo-mode est la catégorie dans laquelle j'ai délibérément (c'est fou, non?) décidé de me situer. Quand on entre dans une case, elle devient, un peu, ta famille. Et dans la famille, il y a bien ta petite cousine, dont la carrosserie charnelle est mieux faite que son cerveau, elle tient ça de sa mère, une "pièce rapportée"; il y a ta tante qui campe sur ses acquis, elle s'accroche, elle a peur de perdre sa place, elle n'a pas toujours raison, mais tu la respectes pour ce qu'elle a fait ; il y a ta belle-soeur qui aime beaucoup les sous et les cadeaux, en même temps ton demi-frère l'a quittée et elle doit nourrir ta nièce.

Même si la famille ce n'est pas le Paradis rose tous les jours, quand, un autre clan lui tape sur le dos, c'est un peu comme si c'était toi qu'on critiquait.... Voilà ce à quoi une bm (blogueuse mode!) doit faire face :

la bm est narcissique, cupide, et forcément stupide.

la bm n'a aucune imagination. Ses sujets sont parfaitement identiques à ceux de sa voisine. En janvier: les soldes; en février : Sonia Rykiel pour H & M; en mars : les nouvelles paires de godasses, etc...

la bm doit prouver qu'elle est peut-être intelligente. Sur un blog littéraire, elle le serait naturellement.

la bm a trop de chance. C'est un support publicitaire niais et les marques la courtisent. Elle n'achète plus rien.

la bm croit aux courbettes et adule les comms "OMG". Si, par malheur, un comm agressif s'insinue, ce n'est que pure jalousie du commentateur.

la bm n'est pas solidaire des autres bm. Elle ne prend pas la peine de répondre aux mails, ni ne commente, ni ne soutient ses consoeurs.

la bm a un photographe qui pense être un artiste. En fait, il est banquier et fan des gros plans de sa dulcinée.

la bm se trouve devant des dilemmes affreux. Choisir une robe noire ou noire, des boots ou des boots.

la bm n'a pas droit à un cadeau de Noël. On ne sait pas quoi lui offrir, elle dépense tellement. Ni cd, ni livre, ni fleurs. Elle n'aime que la frivolité.

Jamais on ne pense que la bm a plusieurs facettes et que le net est simplement un des seuls endroits où elle peut partager une passion et se laisser aller.

Moi je dis qu'à force de mettre tous les oeufs dans le même panier, on finit par les casser.... :-)

Le très joli dessin qui entame ce post a été croqué ici, par ma talentueuse amie, Isabelle, d'Accro de la mode. Pour ceux qui ne connaissent pas encore son excellent blog, foncez lui rendre visite. Son oeil vif, son coup de crayon affûté saisit ce que nous, simples novices, ne captons pas. On y découvre : les femmes de 60 ans, les mamans, différentes nationalités, une ode (en plusieurs chapitres) aux gros derrières...

p.s. je précise, car la bm n'a pas d'humour, qu'il faut prendre ce billet au 36ème degré...

jeudi 14 janvier 2010

Robin & Darel



Avant même le lancement de la collection printemps/été 2010, son nom pendait à nos lèvres. Enfin aux claviers francophones....

Je pensais à une fille de..., à une Française. Darel a porté son choix sur une femme de caractère et ose une femme plus mûre, Robin Wright.

J'aime vraiment beaucoup le regard grave de cette femme. Quelque chose qui se dégage... Vous ne trouvez pas ?

Et il y en a une qui pourra bientôt palper le cuir du 24 H de Gérard Darel. C'est Kathleen et son comm laissé le 12 à 23 H 31. Je te laisse m'envoyer ton adresse rapidement à saravs9@hotmail.com. Bravo à toi !

Pour toutes les autres, merci de votre participation :-)
Je vous dis à demain, si tout va bien !

mardi 12 janvier 2010

Les tiroirs à malices - Hélène Bruller

Hélène Bruller porte un t-shirt See by Chloé - Veste Agnès B. - Jean Notify - Boots Free-lance - Photo@ Lionel Flusin

Pour vous parler d'Hélène Bruller, je pourrais vous dire qu'elle est Parisienne, illustratrice et dessinatrice de talent. Que ces BD sont caustiques et piquantes, qu'elle a coécrit "Le guide du zizi sexuel" qu'elle a cherché le prince charmant, qu'elle s'est traitée de "salope" publiquement, qu'elle se moque de son entourage dans "Love" et j'en passe. Petite-fille de Jean Bruller dit Vercors , épouse de notre Zep national... Tout ça on le sait ou on peut le trouver facilement en la googelisant.

Dans "Les tiroirs à malices", c'est sous un autre jour qu'Hélène Bruller se dévoile. Son style et son allure me séduisent depuis longtemps. J'ai osé lui demander de démarrer cette nouvelle rubrique sans trop savoir si elle aimait vraiment la mode. Elle s'est révélée une vraie modeuse. Elle s'est livrée avec franc-parler, sans retenue, loquace, partageuse, entière, attachante. Comme dans ses livres, on devine quelques angoisses masquées sous un trait d'humour. Ses réponses sont pertinentes, brutes, explicites, pas chichiteuses pour un sou.

Craquante, Hélène Bruller! Je vous laisse en sa compagnie...

Votre héroïne est habillée "très adolescente" encore, sans connotation particulière à un genre, est-ce délibéré ?

Quand mon héroïne a attrapé son style vestimentaire, j'avais 12 ans de moins... C'est tombé à un retour de voyage de New-York. Je dessinais mes humeurs, comme d'habitude, et j'avais rapporté en souvenir, un t-shirt blanc à manches rouges, 3/4 raglan, avec un "I love NY" (le coeur à la place de love, comme le veut la tradition) sur le devant. J'ai mis des manches bleues à celui de mon personnage pour palier au fait que, par feignardise, j'ai omis le message de la poitrine. Ce style a tenu quelques années, mais du haut de mes 41 ans et de mon dressing d'aujourd'hui, (hé ouais ! A mon âge on gagne mieux sa vie. Dans quoi voulez-vous que je mette mon fric en dehors des fringues ??) je ne cesse de me dire que c'est un t-shirt de merde qu'elle porte. Mais que je l'ai échappé belle : vous imaginez la tronche de ma nana si je l'avais dessinée à un retour de voyage en Irak ?

J'imagine que pour votre dernière BD "Love", vous avez prêté très attention aux tenues, aux détails ou est-ce "autre chose" qui vous a marquée pour dessiner vos personnages ?

C'était très rigolo parce que j'ai dessiné 25 des personnes que j'aime (y en a une ou deux inventées et que je n'aime pas mais elles sont là quand même). En jetant sur le papier l'aspect physique que je leur attribuais dans mon esprit, je me suis aperçue que je n'ai eu aucune hésitation pour leurs vêtements. C'est comme ça que j'ai réalisé que je mémorise les personnes qui comptent pour moi avec un aspect physique et des expressions, mais aussi avec une fringue qui, à mes yeux, les représente.

Après une adolescence limite punk, quand avez-vous eu l'impression de trouver votre style ?

Je ne l'ai jamais trouvé. Toujours pas aujourd'hui. J'achète de trucs qui me plaisent tous styles confondus. Je me fous d'être hors mode et qu'on me matte comme si j'avais trois têtes dans la rue, je me fiche aussi d'être complètement à la mode et qu'on me matte comme une fashion victim, atteinte de jeunisme, Mais un mot relie toutes mes tenues et se précise d'année en année. Un mot qui me correspond, dans lequel je me sens bien et me plaît depuis ma petite enfance. Quand à 7 ans je regardais, envieuse, le pantalon de cuir et les santiags d'une fille de la cour. Ce mot c'est "rock". Je peux mettre une robe féminine ou un jean noir usé, un t-shirt AC/DC ou une jupe à volant, la pointe rock s'impose. Je ne sais même pas comment, mais maintenant c'est trop tard, c'est dans mes gênes.

Aimez-vous "fouinez" vos vêtements ou avez-vous vos habitudes et des goûts précis ?

J'aime chercher partout, à des endroits insolites. Des belles boutiques fashion aux brocantes les plus londoniennes. Mais je reconnais que je vais instinctivement vers les créateurs. J'aime la qualité et je n'ai pas le cul pour me permettre de porter du cheap vaguement coupé...

Quels sont les lieux (villes ou noms de boutiques) où vous dénichez vos habits ?

A Paris, je traîne mes boots Marant au Bon Marché qui est un peu mon QG depuis toujours (c'est le quartier où j'ai grandi), j'aime bien les friperies du Marais, faire un tour aux Puces de Clignancourt, usurper les fringes des jeunes chez YAM (le Bonpoint des grandes), remplir mon tiroir à sweats chez American Apparel et celui à lingerie chez Eres. A Genève, je vais toujours chez Septième Etage (place du Perron), chez Noa (rue du Vieux Collège), à l'Adresse (rue du 31 décembre) et chez Jill Wolf (Grand-Rue) pour les bijoux.


Les bijoux ou les fringues ont-ils une histoire ou vous mettez et vous passez à autre chose ?

J'ai de tout : de l'affectif, de l'éphémère, du symbolique. Du "que je mettrai toujours", du "que je ne mettrai qu'un temps", du "que je viens d'acheter et que je ne mettrai jamais". Je déteste cette dernière catégorie, mais mes copines et ma frangine l'adorent : quand je finis par accepter que mon achat était encore une connerie compulsive, elles récupèrent des trucs neufs.

Est-ce que le vêtement peut vous rebooster ou, dans les mauvais jours, vous traînassez en jogging informe ?

Je déteste me laisser aller physiquement. Il arrive que je reste en pyjama une partie de la journée, par flemme, quand je suis malade ou un peu down. Mais je ne mets jamais VOLONTAIREMENT des habits de merde. Quitte à aller prendre ma douche pour me changer, autant mettre des fringues dignes. Même pour aller courir je ne mets pas n'importe quoi. Si je porte mon jogging American Apparel gris chiné, je ne mettrai pas un sweat gris chiné, surtout si c'est un gris différent d'une autre marque. Prendre le premier t-shirt sur la pile ? Pourquoi faire si j'ai le choix ?

Etes-vous folle d'accessoires ou d'un type de vêtement ?

Je suis dingue de boots (mais je tolère toutes les chaussures). J'ai toutes les couleurs des boots Isabel Marant sauf en rouge (taille 38, pour celles qui voudraient en chercher une paire pour moi !). Je ne vivrai pas sans jeans. Je ne sais même pas combien de paires j'en ai. C'est la base de tout. Je suis aussi une tarée de sacs, j'en change tout le temps, mais c'est normal, j'ai une personnalité très instable même si je suis très sûre de moi en contrepartie. Malgrés trois ans d'analyse, le besoin de changer de sac est toujours là, aussi rassurant que d'avoir un appartement dans chaque ville du monde (le top du rassurant pour moi).

Des marques fétiches ?

Pour les boots, j'ai répondu. Pour les sacs, Jérôme Dreyfuss, YSL, certains Chanel (les plus simples où on en voit pas la marque dans tous les coins), les Chloé sont beaux mais trop lourds, donc bannis. J'aime le Birkin d'Hermès, les besaces Upla, mes sacs de brocantes qui n'ont plus de marques, mon bon vieux U.S. dont je n'ai retrouvé qu'une pâle copie. Pour les jeans, le gris/noir de Notify, les slims bleus de chez H&M (et oui ! pour les jeans ils sont aussi bons qu'une grande marque!), les baggys de Current & Eliott. J'aime me faire des écharpes Wool ant the Gang et les ordinateurs chez Macintosh.

Y-a-t-il une différence de style vestimentaire entre Paris, votre ville d'origine et Genève ?

A Paris il y a tout et tout le monde ose. A Genève, les boutiques et les clientes ont cette retenue typiquement suisse que je déteste en matière de mode. Les boutiques que j'ai citées plus haut, sont des boutiques très parisiennes et aussi un poil new-yorkaises : sans concessions, sans limites, avec des variations très originales ou très poétiques autour d'une ligne de caratère. Leur particularité est qu'elles sont tenues par des professionnelles de la mode, des femmes qui aiment et admirent le talent des créateurs, qui prennent des risques pour valoriser leur passion au lieu d'esssayer de viser un coeur de cible, cliché à Genève : la femme de banquier bling-bling ou la maman au foyer grise et marron. ces places to-be marchent très bien. Ce qui prouve que les Genevoises n'attendent qu'un signe pour s'amuser.

Avez-vous des fringues liées à un souvenir que vous gardez précieusement ?

Mon blouson de cuir motard bleu/blanc/rouge, offert pour mes 19 ans (je crois) par ma mère (super fière de m'acheter une fripe rock'n'roll alors qu'elle est plutôt du genre méga stylée Chanel, Paris 6ème, chaussures Ferragamo et sacs Hermès) aux Puces de Clignancourt. Le blouson de cuir noir, proche du perfecto que je portais quand j'ai vu mon mec pour la première fois (je ne rentre plus dedans mais je ne désespère pas), la combinaison intégrale rose que je mets pour peindre, mes multiples bracelets de chez Jill Wolf que je ne quitte même pas sous la douche.

Le style de votre mari a bien évolué avec les années. Est-ce l'âge (?!) ou vous y êtes pour quelque chose ?

C'est moi ! Incontestablement ! Mais il ne se laisse pas faire comme Ken. Dommage ! Il trouve que le shopping est une perte de temps, mais il peut passer des heures à faire une bataille de boules de neige sans gants (donc il est fou). Il lui arrive de s'acheter des trucs tout seul (je vous l'ai dit : il est fou). Mais la plupart du temps il me demande de l'accompagner et il suit souvent mon avis. Sauf pour une chose. Motif de guerre et probablement cause de divorce si ça arrivait : il s'obstine à porter ces épouvantables petites chaussures de sport avec des bandes, style chaussures de football. Tous les mecs ont ça maintenant et moi, je hais ces...choses. Ce ne sont pas des tennis, ce ne sont pas des chaussures. Elles ont des semelles tellement fines, que les mecs ont l'air de se promener en chaussettes à motifs. Pour moi c'est aussi grave que toutes ces femmes qui portent ces affreux souliers de petites filles (grosses semelles caoutchouc, galbées et débordant, comme si elles avaient marché sur un chewing-gum - chaussures à bout rond ou rond-carré-biais) dont Campers et Kickers se disputent le marché. Mais je n'ai pas tant d'éxigences que ça. Une seule règle à respecter ; je peux vivre avec un mec qui porte des fringues de chiotte s'il s'en fiche sincèrement, mais je ne peux pas vivre avec un mec qui choisisse ses fringues avec un goût de chiotte...

Outre sa dernière BD "Love", parue chez Drugstore, Hélène Bruller fourmille de projets. Elle prépare son site internet www.helenebruller.com , elle souhaite créer un nouveau sac en tissu imprimé et des fringues. Elle réalise également une sculpture de son personnage avec une mise en place un peu particulière et marrante. Tout en travaillant sur un nouveau bouquin entièrement à la gouache (de grandes illustrations associées à une phrase, style "les Parisiennes" de Kiraz ou les gags de Sempé).

J'espère que vous avez eu du plaisir à connaître un peu mieux Hélène Bruller. Quant à moi, je vous dis au 12 février prochain pour un nouveau "Tiroirs à malices".

lundi 11 janvier 2010

Une égérie pour Gérard Darel, un sac pour vous !




Le mystère de la nouvelle égérie de Gérard Darel se dilue...

Malgré l'ambiance brumeuse, le deuxième indice est éloquent ! L'énigmatique a eu la chance d'être shootée par Peter Lindbergh, c'est dire si on se réjouit de la voir enfin (un peu mieux).

Par contre changement d'importance. Tout n'est pas joué ! Il suffit de laisser dans les comms, le nom et prénom de la Belle. Je tirerai au sort la gagnante en mixant les bonnes réponses des billets du 6 et du jour. Allez, les physionomistes, à vous de jouer !

Sinon, je vous retrouve avec plaisir demain pour ma nouvelle rubrique mensuelle "Les tiroirs à malices". Chaque mois, une femme publique sur qui j'ai jeté mon dévolu, viendra parler et montrer ses trésors de mode.

vendredi 8 janvier 2010

A la porte !



Une fois n'est pas coutume, j'avais préparé un billet à l'avance pour argumenter ces quelques photos prises mercredi dernier avec l'un de mes fils. Il s'intulait"l'air de rien". J'avais prévu de me moquer de mon jeans pourri inacceptable pour un blog-mode, de mon audace à oser m'exposer sans être à mon avantage en look "mercredi aprem".



Cette tenue, je vais pouvoir l'user les prochaines semaines... Un coup de fil, un licenciement plus tard, puis une entrevue (c'est la moindre) et voilà mon ego mis à mal et ma bonne humeur au fond des grolles.



J'ai une boule dans le ventre, les larmes au bord des yeux. Mais, pour être tout à fait sincère, j'avais dans la tête une nouvelle orientation et l'envie de démarrer une formation cette année. Est-ce que les choses ne se mettraient pas en place naturellement ? La vie nous donnerait des signes, des opportunités avant que nous osions franchir le pas ? Je suis bien en peine à trouver des mots. Vous m'excuserez...



Je reviendrais après un week-end en famille pour vous présenter, mardi, une nouvelle rubrique mensuelle avec une invitée-surprise. Je ne vais pas me laisser abattre !

P.S. Le fameux gilet est un Odd Molly. Une marque délicieusement hippie, fabuleusement précieuse, avec une égérie sublime : Héléna Christensen. J'ai très envie d'en reparler (faut dire aussi que le Père Noël m'a amené également une tunique !)


jeudi 7 janvier 2010

Les envies raisonnables



Les coups de coeur, je connais, on les croit furtifs mais lorsqu'ils se rembobinent, à l'envi, durant des semaines, on SAIT qu'il FAUT passer à l'action. L'action étant clic, double clic, valider. Le 6 janvier, ouverture officielle des soldes...



sauf qu'à 8 H 12, LA veste courte militaire, Circus & Co, était introuvable. Envolée en quelques millièmes de minutes.

Dans les besoins/envies, (avant de passer aux fameuses Valérie Salacroux dont je vous en touchait un mot, ici) commandées il y a plus d'un mois sur le site la Redoute.ch, rupture de stock. Je file sur le site Somewhere...


Rupture de stock également. Je fais marcher mon carnet d'adresses. Résultat, quelqu'un retourne le dépôt français de la marque. Pas de nouvelle...

J'veux du blanc en hiver et une robe ! Envie d'entendre la sempiternelle phrase estivale de mon mari en rentrant à la maison le soir "on a une soirée chez Eddie ?".

Sauf que ma messagère pour l'introuvable en Suisse était (encore ?) chez son ami le chausseur, Dédé.

Je déteste le simili, je suis intransigeante. J'ai des grandes théories sur le plastoc (Ah ! je ne vous en ai jamais parlé?)


Un bon Manor, à une semaine de l'échéance, un prix riquiqui (CHF 15.--). L'appel de la pochette en toc est plus fort que toi.

Professeur Debbie, je confirme. Le mercredi soir je suis quasi injoignable (Twitter, nouvelle dépendance ?). Yeux langoureux d'ado attardée, cerveau mode off. La saison 1 déjà vue religieusement sur la TSR, démarre sur TF1.


Aux soldes de décembre (pour une fois que la Suisse est en avance), il me fait de l'oeil en me rappel Simon Baker.

Du bleu j'en veux, sur les jambes aussi comme Vanessa Bruno dans un dernier Elle. Besoin irrépressible.


Qui dit irrépressible, dit forcément irrésistible.

Conclusions

Je suis contradictoire et raisonnable, hein ?

Hier, nous philosophions, une amie et moi sur la mode, les soldes et je disais régulièrement ICI, elle se retournait tout le temps, se demandant si une nouvelle boutique avait vu le jour. Non ICI étant TOUTE la Suisse et LA-Bas, le reste du monde.

Je reviens demain avec des photos d'amateur (10 ans d'âge c'est amateur, non ?) et un gilet !

Et je suis super méga sympa (et qu'en Suisse, le site Somewhere ne livre pas !), vous pouvez Les Françaises) utiliser le code promo 8986 et bénéficier ainsi de -10% supplémentaires, jusqu'au 12 janvier 2010.

Pour mes compatriotes, de source sûre, dès début février, tous les articles Somewhere seront disponibles sur le site de La Redoute.ch

Edit : J'écris comme je parle, trop vite, pas très clairement. Le code promo est valable sur le site Somewhere, linké à plusieurs reprise dans ce post.